Les 10 Erreurs Médicales les plus fréquentes- 1ère partie

Les 10 erreurs médicales les plus fréquentes - Quelques conseils

 

Cela va vous faire froid dans le dos : Les médecins ne sont pas infaillibles. Nous savons que tout le monde peut se tromper, mais il est difficile d’imaginer des séries interminables d’erreurs de la part des médecins qui nous soignent. Et pourtant certaines erreurs se répètent sans cesse. Docditoo vous présente ici la 1ère partie de l’article “Les 10 erreurs médicales les plus fréquentes”.  Vous trouverez le lien vers la 2ème partie en bas d’article .

Les 10 erreurs médicales les plus fréquentes
Les 10 erreurs médicales les plus fréquentes

Nous traiterons ici de ces erreurs :

  • Les défaillances dans le circuit du médicament
  • Le non respect des allergies du patient
  • L’erreur de patient
  • L’induction anesthésique insuffisante
  • Le plâtre trop serré

Dans la deuxième partie nous traiterons de l’oubli, du défaut d’information préalable, des mains sales, de la sortie contre avis médical et de la routine.


1- Les défaillances dans le circuit du médicament

Un très grand nombre d’accidents médicaux sont dus à une erreur dans le circuit du médicament.  Il est impossible de savoir précisément combien de décès sont dus à ce type d’erreur car le plus souvent, ces accidents restent méconnus. Les accidents les plus graves semblent survenir à l’hôpital. C’est là qu’on utilise les médicaments les plus puissants et qu’il y a le plus de patients fragiles. A l’hôpital, on désigne par « circuit du médicament » l’ensemble des étapes de circulation du médicament, depuis sa prescription par le médecin à son administration au patient. Il inclut le recueil de la prescription dans le dossier, la commande du médicament à la pharmacie centrale, la préparation, le déconditionnement, le transport, le tri et l’acheminement jusqu’au patient, y compris l’administration (orale, IM, IV…).

Les études réalisées sur le circuit du médicament à l’hôpital dans les années 90 retrouvaient un taux d’erreur de 60 %. Ce taux était à peu près le même d’un pays développé à l’autre. Il était encore plus élevé dans les pays aux infrastructures moins développées. En France, pratiquement deux tiers des circuits du médicament à l’hôpital comportaient au moins une erreur avant 2000. Ce taux d’erreur a diminué depuis, mais il reste à un niveau élevé. Certes, la plupart de ces erreurs restent anodines et sans conséquences. Mais certaines erreurs ont des conséquences graves, soit parce que le malade ne reçoit pas le médicament susceptible de le sauver, soit parce qu’il reçoit un médicament qui lui est toxique. Le nombre de décès évitables serait de l’ordre de 2000 à 5000 par an dans un pays de la taille de la France. Un nombre précis est très impossible à déterminer car la plupart de ces erreurs passent inaperçues. Mais elles représentent quand même à peu près autant de morts que les accidents de la route, ce qui reste énorme. Parmi les erreurs potentiellement les plus graves on trouve les erreurs de prescription, soit sur le nom du médicament, soit sur la dose ou sur la voie d’administration. Les erreurs de sous dosage entrainent une inefficacité du produit sur l’évolution de la maladie. Les erreurs de surdosage exposent à des complications plus ou moins graves. Il y a aussi les erreurs de retranscription de la prescription et de lecture de celle-ci à la pharmacie. Le pharmacien pourrait aussi confondre les produits, les inverser d’un patient à l’autre ou se tromper dans les dilutions ou les mélanges. Enfin, les erreurs peuvent aussi survenir lors de l’administration au patient, erreur de nom, homonymies, erreur de voie d’administration…

Le déploiement de l’informatique et les démarches qualité à l’hôpital ont fortement réduit le taux d’erreur, mais sans le faire disparaître complètement. Donc avant d’avaler les pilules qu’on vous présente à l’hôpital, vérifiez de quoi il s’agit et si elles vous sont bien destinées et pas, par erreur, à votre voisin de chambre.


2- Le non-respect des allergies du patient

C’est inscrit partout, vous l’avez répété au médecin avant votre admission, vous vous l’êtes pratiquement tatoué sur le thorax : Vous êtes allergique à la pénicilline et à l’ampicilline. Vous vous sentez tranquille, tout le monde est au courant dans le service. Mais voilà, on vous change de chambre et vous vous retrouvez dans le service voisin pour une bête histoire d’infection qui nécessite un isolement. Et paf ! l’antibiotique qu’on vient de vous injecter est un générique de l’ampicilline. 48 heures de réanimation plus tard, vous êtes encore trop fatigué pour régler vos comptes avec celui qui vous a injecté cette dose.

La transmission de l’information est encore laborieuse à l’hôpital. Les malades allergiques en font régulièrement les frais. Des allergies à l’aspirine, à l’iode, à certains antibiotiques ou à d’autres molécules représentent des challenges lourds de conséquences dans des services aux protocoles de soins de plus en plus complexes et automatisés. Les intolérances et les allergies médicamenteuses restent une source importante de complications. Celles-ci sont potentiellement très graves, voire mortelles.


3- L’erreur de patient

Si vous êtes un être exceptionnel, mondialement connu, comme Georges Clooney, Jenifer Aniston… ou si comme Shrek, la nature a été moins généreuse avec vous, vous risquez peu d’être pris pour un autre. A l’hôpital, tous vos soignants connaîtront par cœur votre dossier, surtout s’ils sont fans. Mais dans la vie de tous les jours cela ne se passe pas comme ça. A l’hôpital, vous êtes au mieux un nom et un prénom, au pire, un numéro de chambre. Et si on vous confond avec un autre patient, cela risque de vous perturber un peu plus. L’erreur de diagnostic, l’erreur de prescription ou encore pire, l’erreur d’opération vous guettent… Ces risques planent tout particulièrement sur les patients au nom trop fréquent. Attention donc au médecin lunatique si votre patronyme est Dupond, Durand, Martin, N’Guyen, Dramé, Coulibaly ou Smith… Répétez votre nom et pourquoi vous êtes venus à tous vos interlocuteurs. Si ça les « gave », tant pis, votre objectif n’est pas de leur plaire, mais de recevoir les soins adaptés à votre cas, pas la piqure destinée au voisin de chambre.

Lorsque vous arrivez au bloc opératoire, n’hésitez pas à décliner votre identité, le nom du médecin qui vous suit et la raison pour laquelle vous êtes là : appendicite, ongle incarné, césarienne ou visite guidée en tant que stagiaire…


4- L’induction anesthésique insuffisante

Nous ne sommes pas tous égaux devant l’adversité. Il en est de même de notre sensibilité individuelle aux médicaments. La même dose d’anesthésique endormira complètement un patient, mais laissera pratiquement indifférent le suivant. Il faudra donc adapter la dose au patient.

Et pour maintenir l’anesthésie, il faudra s’adapter aux capacités d’élimination des uns et des autres. Certains vont consommer les drogues beaucoup plus vite, ce qui va leur permettre de se réveiller plus vite en salle de réveil et d’être moins longtemps pâteux. Mais il y a un inconvénient, ils risquent de se réveiller pendant l’intervention. Etant curarisés, ils ne pourront pas se manifester. Ils ne peuvent pas bouger leurs muscles. Mais ils risquent d’entendre ce qui se passe, les conversations au bloc, y compris les blagues lourdingues du chirurgien (s’il celui-là a de l’humour). Ils risquent aussi de sentir les gestes des chirurgiens et de leurs aides, ce qui peut être très désagréable.

Heureusement, l’anesthésiste veille et il ne va pas tarder de se rendre compte du réveil prématuré. Il vous renverra très vite dans les bras de Morphée, avec quelques milligrammes d’une drogue amnésiante en prime.

Néanmoins, certains opérés conservent le souvenir de cette expérience étrange et ne se privent pas de le raconter, en premier lieu au chirurgien. Gare à lui s’il a dit des bêtises !


5- Le plâtre trop serré

On a tous dans notre entourage quelque maladroit du vélo ou l’étourdi de l’escalier qui a redécouvert la loi de la gravitation universelle à ses dépens. Cela lui donne le droit de passer aux urgences de l’hôpital du coin où on lui diagnostique une jolie fracture. Poignet, cheville, coude… c’est au choix (ou pas).

Dans tous les cas, si la fracture n’est pas déplacée, pas besoin de l’opérer. On lui pose un plâtre, sur le poignet ou la cheville, ou le bras, c’est selon. Le blessé est rassuré, ce n’est pas trop grave, quelques semaines de plâtre et ça va consolider. Le discours de l’urgentiste ou du chirurgien orthopédiste est rassurant. Un arrêt de travail, quelques antalgiques et hop ! Retour à domicile.

Et là les choses se corsent. Une fracture du poignet ou de la cheville, ça fait mal ! surtout dans les heures et les jours qui suivent l’accident. Les médecins vous ont prévenu (ou pas) et ils vous ont prescrit des antalgiques (ou pas). Résigné, vous allez souffrir en silence (ou pas). Mais est-ce qu’il vous vendrait à l’idée de vérifier que vous ne faites pas un syndrome des loges. Le plâtre (ou la résine) n’est pas extensible ni déformable. C’est d’ailleurs pour cela qu’on vous l’a posé, pour immobiliser le segment de membre autour de la fracture. Mais voilà, si l’œdème lié au traumatisme fait gonfler le membre, le plâtre va devenir trop étroit et compressif, gênant la vascularisation des tissus et exposant à une nécrose de ceux-ci. Sans plâtre, on peut avoir le même phénomène, après un gros dégât tissulaire. Les loges musculaires, notamment de la jambe, sont délimitées par des aponévroses non extensibles. En cas d’inflammation, d’infection, les tissus augmentent de volume sous l’effet de l’œdème et se retrouvent très à l’étroit dans les loges aponévrotiques. La pression augmente et gêne le passage du sang. Il en résulte une ischémie tissulaire avec souffrance des tissus qui manquent d’oxygène. Les nerfs sont altérés, les tissus musculaires commencent un processus de nécrose. L’évolution peut rapidement se faire vers la destruction des nerfs sensitifs et moteurs, puis la gangrène.

Aussi, après la pose d’un plâtre, vérifiez plusieurs fois par jour (2 ou 3, ça suffit) que vos doigts sont chauds et sensibles et que vous pouvez les bouger. Faites le contrôle du côté où est le plâtre. S’il est sur la cheville, testez vos orteils. Si l’extrémité en aval du plâtre est douloureuse, de façon croissante et que vous ne pouvez plus bouger les doigts ou qu’ils deviennent insensibles, filez aux urgences pour savoir s’il faut rouvrir le plâtre.


En résumé – Les 10 erreurs médicales les plus fréquentes – 1ère partie

Certaines erreurs médicales se répètent. Dans cette série de 2 articles que nous consacrons à ce sujet, nous vous parlons des 10 erreurs médicales les plus fréquentes. Dans ce premier article, nous avons traité de 5 erreurs  et vous donnons quelques conseils:

1- Les défaillances dans le circuit du médicament

Les accidents de ce type les plus graves semblent survenir à l’hôpital. On trouve les erreurs de prescription,  les erreurs de sous dosage, les erreurs de surdosage, les  erreurs de retranscription de la prescription et de lecture.  Enfin, les erreurs peuvent aussi survenir lors de l’administration au patient, erreur de nom, homonymies, erreur de voie d’administration…

=> Avant d’avaler les pilules qu’on vous présente à l’hôpital, vérifiez de quoi il s’agit et si elles vous sont bien destinées et pas, par erreur, à votre voisin de chambre.

2- Le non respect des allergies du patient

C’est inscrit partout, vous l’avez répété au médecin avant votre admission. Mais voilà, on vous change de chambre et vous vous retrouvez dans le service voisin pour une bête histoire d’infection qui nécessite un isolement. La transmission de l’information est encore laborieuse à l’hôpital. Les malades allergiques en font régulièrement les frais. Les intolérances et les allergies médicamenteuses restent une source importante de complications.

3- L’erreur de patient

A l’hôpital, si on vous confond avec un autre patient, cela risque de vous perturber. L’erreur de diagnostic, l’erreur de prescription ou encore pire, l’erreur d’opération vous guettent… Ces risques planent tout particulièrement sur les patients au nom trop fréquent.

=> Lorsque vous arrivez au bloc opératoire, n’hésitez pas à décliner votre identité, le nom du médecin qui vous suit et la raison pour laquelle vous êtes là : appendicite, ongle incarné, césarienne ou visite guidée en tant que stagiaire…

4- L’induction anesthésique insuffisante

La même dose d’anesthésique endormira complètement un patient, mais laissera pratiquement indifférent le suivant. Certains vont consommer les drogues beaucoup plus vite, ce qui va leur permettre de se réveiller plus vite en salle de réveil et d’être moins longtemps pâteux. Mais il y a un inconvénient, ils risquent de se réveiller pendant l’intervention. Etant curarisés, ils ne pourront pas se manifester. Heureusement, l’anesthésiste veille. Il vous renverra très vite dans les bras de Morphée, avec quelques milligrammes d’une drogue amnésiante en prime.

5- Le plâtre trop serré

On vous a posé un plâtre. Vous souffrez. Comment savoir si vous ne faites pas un syndrome des loges ?

=> Après la pose d’un plâtre, vérifiez plusieurs fois par jour (2 ou 3, ça suffit) que vos doigts sont chauds et sensibles et que vous pouvez les bouger. Faites le contrôle du côté où est le plâtre. S’il est sur la cheville, testez vos orteils. Si l’extrémité en aval du plâtre est douloureuse, de façon croissante et que vous ne pouvez plus bouger les doigts ou qu’ils deviennent insensibles, filez aux urgences pour savoir s’il faut rouvrir le plâtre.

 

Merci d’avoir lu cet article “Les 10 erreurs médicales les plus fréquentes – 1ère partie”.

Pour continuer la lecture et accéder à la 2ème partie de l’article, cliquez sur ce lien ” Les 10 erreurs médicales les plus fréquentes – 2ème partie” 

N’hésitez pas à nous laisser vos commentaires  en bas de page.  


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7 commentaires

  • Merci pour cet article informatif et accessible a tous. Je serai maintenant plus vigilante lors de la prise de traitements.

  • Article inquiétant car je n’étais pas conscient du taux si élevé d ‘erreurs dans le circuit du médicament….à prendre en considération pour une hospitalisation future. Merci pour vos conseils et nous mettre en alerte.

  • Merci très intéressant
    j’attends la suite avec impatience

  • merci d’avoir attiré ma vigilance sur les problèmes de médicaments. je serai plus pointilleuse lors de la délivrance à la pharmacie. D’ailleurs je préfère les ordonnances tapées que manuscrites.

  • Très intéressant, j’avais déjà entendu parler de ce genre d’erreurs , patient, ou raison de l’intervention, mais maintenant je serai vigilante et n’hésiterai pas à appliquer vos conseils

  • bonsoir Docditoo,
    je cherchais justement un article sur ce sujet ayant moi meme connu le cas d'”erreur de patient”. j’attends avec impatience la prochaine partie de l’article.
    merci à vous

  • Merci pour ces bons tuyaux. Je ne me doutais pas que telles erreurs pouvaient survenir. Je serai désormais vigilante 😉

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Sandrine Guerry·18 octobre 2019·7 commentaires